« On redoute un effondrement du système » : après la Covid-19, la crainte d’une « vague psychiatrique »
Par Faustine Vincent (Lecture 7′).
Le secteur psychiatrique estime que 10 % des malades ont été perdus de vue pendant le confinement et voit affluer de nouveaux patients sans antécédents.

La « vague psychiatrique » que redoutent les professionnels de santé depuis le début de la crise liée au Covid-19 commence déjà à monter par endroits et devrait déferler à la rentrée. « En psychiatrie, les effets ne dessinent pas une courbe en cloche comme dans les pandémies. Les conséquences vont se manifester dans les mois qui viennent, sur toute l’année »,prévient Thierry Baubet, psychiatre à l’hôpital Avicenne de Bobigny et pilote de la cellule d’urgence médico-psychologique (CUMP) de Seine-Saint-Denis.
« A partir de septembre, on va voir tous les stress post-traumatiques, les épisodes dépressifs, les burn-out, ceux qui ont perdu un membre de leur famille… Les traumas psychiques vont arriver à la rentrée, c’est clair », confirme Dominique Januel, psychiatre à l’hôpital de Ville-Evrard (Seine-Saint-Denis) et pilote d’une étude d’évaluation clinique du confinement dont les résultats sont prévus en septembre.
Les pédopsychiatres s’attendent également à voir arriver les enfants abusés pendant le confinement, qui auront retrouvé un lieu où pouvoir parler en dehors du cercle familial avec la reprise de l’école. Interrogé mercredi 8 juillet à l’Assemblée nationale, le ministre de la santé, Olivier Véran s’est d’ailleurs engagé à « mettre le paquet sur la pédopsychiatrie », qualifiant d’« inacceptables » les difficultés d’accès aux soins sur certains territoires.