LNDT: @22. Porteurs de la sclérose en plaques, quelles recettes pour prévenir la dépression ?

Sur le site « InfoSep », un article complet de Michèle Montreuil sur « la SEP et l’entourage » qui a la qualité de compléter les sujets traités précédemment lors de notre groupe hebdomadaire de parole. Je reprends ci-dessous la partie « SEP et dépression ». Si vous désirez le lire l’article en totalité c’est par ici.

Sclérose en plaques et dépression

La prévalence de la dépression chez les patients atteints de SEP varie entre 37 et 54 % (Feinstein, 2000). Les tentatives de suicide (Sadovnick 1991) et les troubles bipolaires (Joffe 1987) sont plus fréquents que dans la population générale.
La SEP (Sclérose En Plaques) est bien évidemment un élément négatif dans l’existence du sujet. Il s’agit d’un stress aigu lors de l’annonce du diagnostic et lors des rechutes, mais aussi un stress chronique lorsque le handicap s’installe. Peu d’études mettent en évidence un lien statistique entre la sévérité du handicap et l’intensité de la symptomatologie dépressive, alors qu’aucune ne met en évidence de lien entre la durée d’évolution et cette symptomatologie (Even, 1999). Il est possible que le handicap ne soit un facteur causal de dépression qu’à la phase initiale de la maladie.

L’effet favorisant des interférons dans la survenue ou l’aggravation d’un état dépressif est suggéré par plusieurs études mais non confirmée par d’autres (Feinstein 2000). Il existe un consensus pour considérer que la dépression est un effet secondaire possible de ces traitements, ce qui fait recommander une surveillance particulière chez les patients présentant des antécédents dépressifs lorsqu’un interféron est envisagé.

Le plus souvent il est nécessaire d’abandonner le traitement par interféron en cas d’apparition d’un syndrome dépressif mais certains proposent de continuer le traitement sous surveillance étroite en ajoutant un antidépresseur (Mohr, 1996). Il existe aujourd’hui une alternative aux interférons, l’acétate de glatiramère, qui n’est pas contre-indiqué en cas de troubles dépressifs et qui par ailleurs n’entraîne pas de survenue d’un état dépressif.

L’interprétation des aspects cliniques est plus difficile du fait de la fréquence de l’asthénie, du ralentissement, des troubles de la concentration, des troubles sexuels, d’une indifférence affective ou d’une labilité émotionnelle dans la SEP. Il importe de rechercher une tristesse et une difficulté à éprouver plaisir et intérêt pour étayer un éventuel diagnostique de dépression. Outre les aspects pharmacologiques, la prise en charge repose sur certains aspects psychologiques (Jean, 1997).

Le coping (stratégies mises en place de façon consciente pour faire face à un stress) et le soutien social permettent au patient d’élaborer une adaptation émotionnelle. La plupart des études ont démontré que les patients ayant une meilleure adaptation à la maladie sont ceux qui utilisent ces stratégies centrées sur le problème de préférence aux stratégies centrées sur l’émotion (Mohr 1997).

Les prises en charge cognitivo-comportementales visent ainsi à renforcer la résolution des problèmes précis posés par la maladie ce qui consiste à contrôler ou modifier la situation stressante (confrontation, mise en œuvre de plans d’action, recherche de soutien) plutôt que les stratégies d’évitement (éviter la confrontation avec la situation (Mohr 1999).

La dépression atteint un peu plus de la moitié des patients atteints de SEP à un moment ou à un autre de l’évolution de leur maladie. Il convient d’être alerté de cette éventualité dont le diagnostic n’est pas toujours aisé. La place de l’entourage est essentielle, ce que confirment les données issues de la prise en charge cognitivo-comportementale.

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