
CHAPITRE-4. À CHOISIR, OPTEZ POUR LA SÉPARATION PLUTÔT QUE LA RUPTURE.
C’est un long parcours d’alternances entre réussites et échecs qui amène le couple à venir parler de sa relation dans le cabinet du psychothérapeute. Et parfois il y a beau faire, la séparation, dans le meilleur des cas mais aussi la rupture dans le pire, est devenue inévitable. Veuillez noter que je fais ici une différence entre séparation et rupture. Et elle est importante car ne possèdent pas le même objectif. La rupture nie tout en bloc et son seul objectif est la “destruction” pure et simple de l’autre, du lien. La preuve de sa détermination à éradiquer toutes traces de l’existence du couple, est son leitmotiv, “si je ne puis le garder, je préfère le détruire !”. Cette attitude ressemblerait à une fâcheuse tendance à reproduire des postures connues et dangereuses, d’épisodes traumatiques de l’enfance et/ou de l’âge adulte. Plutôt que de saisir cette occasion pour les traiter et les comprendre individuellement ou bien à deux, le couple s’auto-détruit et les effets terribles et collatéraux se répercutent sur l’équilibre familial ainsi que celui de l’entourage tant privée que professionnelle. Ici la thérapeute marche sur des oeufs. Attention à ne pas être spectateur manipulable. La séparation quant à elle, est sous certains aspects moins radicale car elle peut-être vécue par les partenaires, comme ayant deux objectifs distincts.
Le premier objectif va dans le sens d’une mise à l’arrêt définitif du projet de continuer de former un couple ensemble. Dans ce cas, il est envisageable de considérer la fin du couple comme la réalisation d’un film commun dont le synopsis, élaboré à deux, consiste à apprendre à se séparer dans un respect mutuel. Dans le respect de soi, de l’autre, des autres, des enfants de l’union (s’il y en a). Ce projet commun de “savoir se séparer” prendrait en compte l’histoire du couple, les sentiments qui les ont uni et qui encore présents les inciteraient à se respecter même dans leur séparation. Respecter la personne qui part ou bien que l’on quitte c’est aussi savoir se respecter. Remercier le futur-ex partenaire d’avoir été présent lors des peines et des joies. Faire preuve d’humanité. Il en faut du courage et ici la thérapie de couple peut aider. Le second objectif consisterait à se séparer de la relation et non pas de l’autre personne. Si l’on définit le couple comme deux individus en relation alors il est possible de considérer que les périodes de “turbulences” traduisent la présence dans la relation de couple d’une énergie nouvelle qui ne demande qu’à s’exprimer. Celle-ci peut avoir différents résultats. Si le couple n’y prête pas attention, elle peut le détruire et les conséquences peuvent ressembler à certains égards à ceux de la rupture. Mais si le couple considère cette énergie comme une opportunité créatrice, inventive qui participera au renouvellement du lien entre eux deux. Alors cette période transitoire sera qu’une étape nécessaire, une gestation, certes turbulente mais un chemin innovant générateur d’un lien nouveau. Se séparer cette fois-ci de la relation et non pas du ou de la partenaire deviendra une évidence. Créer, à deux, un lien neuf qui ne ressemblerait en rien à l’ancien. Une relation nouvelle créatrice de lendemain. Ici encore il faut du courage et la thérapie de couple peut aider.
CONCLUSION
Il existe aujourd’hui, de nombreuses formes d’unions. Pour vivre à deux, le mariage n’est plus le seul objectif en soi. Néanmoins quelques soient la forme choisie, vivre en duo est un projet de vie après une rencontre. Parce que l’amour n’est pas inné, il est important de bien gérer sa vie de couple. Et cela commence par un travail sur soi et par comprendre l’autre et ses attentes. Toujours ballotté entre les bons et mauvais moments, être en duo est un art de vivre perpétuellement en équilibre qui a besoin de temps pour se construire, évoluer, se transformer, trouver son sens. Une chose que l’on apprend vite sur ce chemin de l’union, c’est que l’amour du début n’est rapidement plus suffisant pour que le duo perdure, il doit en permanence se réinventer dans une société où l’éphémère est roi.