Laurie Laufer examine les questions suscitées par le genre, et par le trouble suscité par la difficile question de ce que l’on appelle l’identité sexuelle.
Avec
- Laurie Laufer Pyschanalyste
Dans la vie quotidienne comme sur le divan, de nouveaux mots apparaissent, avec lesquels tout le monde n’est pas toujours familier. Cette question du genre, c’est-à-dire des questionnements, entre autres, sur les notions de féminin et de masculin, sont au cœur d’une des questions actuelles dans l’exercice de la psychanalyse. On le voit dans les débats publics, les questions de genre ne se limitent pas au champ de la psychanalyse. Et les psychanalystes sont très divisés sur ces questions qui dépassent les questions de sexualité.
Au tout début du XXeme siècle, au début de ses travaux, Freud a développé une réflexion théorique, avec son ami Wilhem Fliess, sur la question de ce qu’il nomme la « bisexualité psychique » . Il écrit : « Notre libido à tous hésite normalement la vie durant entre l’objet masculin et féminin ». Il faut entendre le terme de bisexualité dans le sens, non pas de pratiques sexuelles ou d’une identité sexuelle mais dans le sens où chacun des individus est animé de dispositions féminines et masculines. Cette question du genre, fait de mouvements, de perception de soi, de catégories normatives, d’évolution sociale suscite aussi des brouillages : Judith Butler, la philosophe américaine parle de « trouble dans le genre » pour précisément souligner les tensions entre les normes sociales et les façons individuelles de vivre, de se vivre, de s’identifier.