LNDT: @103. Rêver de nos proches disparus

Interpréter un rêve, c’est se donner la chance d’accéder au grand secret que nous sommes pour nous-mêmes. Les rêves et les cauchemars nous donnent accès à une part inconnue de notre identité.

Avec

  • Clotilde Leguil professeure au Département de psychanalyse de Paris 8 Saint Denis, philosophe et psychanalyste de l’Ecole de la Cause freudienne

Il y a quelque chose dans le rêve qui nous échappe non seulement au moment où nous le faisons, mais au moment où nous tentons de nous en souvenir. Nous avons quelquefois le sentiment furtif d’avoir rêvé de quelque chose, qui est presque là et qui pourtant qui veut pas revenir… Le rêve semble avoir disparu avant même d’apparaître vraiment à notre conscience.

Le rêve peut nous faire revoir des êtres disparus, et nous avons le sentiment de les retrouver comme s’ils étaient vraiment là, vivants comme avant. Pourtant, nous les perdons à nouveau au réveil. Les revenants reviennent dans les rêves mais disparaissent au réveil nous faisant subir une double perte. Comme si les traces de la rencontre venaient à s’effacer.

Chacun de nous, lorsque nous perdons un être cher, nous pouvons faire cette étrange expérience de revoir le disparu au cœur de la nuit, comme s’il revenait nous hanter. Est-ce rassurant ? Est-ce effrayant ? On ne saurait trop dire. Ce que l’on constate, c’est qu’ils reviennent, les morts, et parfois de très loin. On dirait même que pour l’inconscient, les morts ne sont jamais morts.

Freud s’est aventuré très loin dans l’interprétation des rêves de disparus.

C’est le rêve d’un fils qui vient de perdre son père, qu’il a accompagné dans la maladie jusqu’à son agonie. Ce rêve tient en une seule phrase. Le fils rêve la chose suivante. « Mon père était de nouveau en vie et me parlait comme d’habitude, mais (chose étrange), il était mort quand même et ne le savait pas ».

Un podcast de 54′ de Radio France.

LNDT: @102. À quoi sert de parler à un enfant ?

À quoi sert de parler à un bébé ? Que comprend-il ? Et psychanalyser un bébé qui ne parle pas encore, est-ce possible ?

Avec.

Caroline Eliacheff tente de répondre à ces questions en illustrant sa réflexion de fictions comme « l’enfant sauvage », le film de 1970 de François Truffaut jusqu’à « Babyphone », la récente fiction audio d’Ana Girardot. Mais également au fil d’une “Histoire” qui, du 13ème siècle du Saint Empire romano-germanique de Frédéric II à Françoise Dolto, interroge cette phrase écrite en 1908 par Freud : « L’enfant pense avec son corps ».

Un podcast de 55′ de Radio France.

LNDT: @101. “Je suis embarrassé par des désirs sexuels” ou les tourments de la sexualité

Pourquoi la sexualité peut parfois être un motif de tant de souffrance, de tant de tourments, de tant de paroles aussi ? Et que peut le psychanalyste lorsqu’il s’agit de sexualité dans la mesure où elle est une affaire qui a l’air d’être intime ?

Avec

  • Laurie Laufer Pyschanalyste

« Je suis embarrassé par mes fantasmes et mes désirs bisexuels » dit un jeune homme ». « Je n’ai plus de sexualité depuis longtemps et je m’en porte très bien » exprime une patiente. Évoquer sa sexualité reste parfois tabou, parfois culpabilisant, et la demande faite au psychanalyste est celle de savoir si oui ou non il est normal de vivre telle ou telle sexualité. Par sexualité, l’on peut entendre les fantasmes, les désirs, les actes. De nouveaux mots qualifiant la sexualité apparaissent : pansexuel, allosexuel, métrosexuel, asexuel et d’autres encore.

Culpabilité, bizarrerie, tabou, secret d’alcôve, les affaires sexuelles sont parfois adressées avec gêne, et souvent avec l’inquiétude d’avoir une sexualité non « normale ».

On a l’habitude de faire un lien direct entre la sexualité et la psychanalyse. Dans une conférence intitulée « La vie sexuelle », Freud établissait la liste de toutes les pratiques sexuelles considérées à l’époque comme hors des normes sociales. Il décrivait là un champ phénoménal comme un autre et concluait ainsi : « Si on ne comprend pas toutes ces variations sexuelles, on ne comprend pas ce qu’est la vie sexuelle dite « normale ».

Extraits de films :

« Le Banquet » téléfilm franco-italien réalisé par Marco Ferreri, 1989

« Princesse Marie » de Benoit Jacquot 2004

« Les années Sida à la mort à la vie » de Lise Baron, 2023

« Le ruban Blanc » de Michael Haneke, 2009

Un podcast de 54′ de Radio France.